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Science et scientifiques dans le Journal des Femmes du XIXe siècle, in Femmes de sciences
La presse féminine du XIXe siècle se donne comme vocation d’instruire les femmes et les jeunes filles afin de pallier l’absence d’éducation scolaire publique. On y retrouve ainsi des rubriques spécialement dédiées à des « leçons ». Ces dernières oeuvrent majoritairement au relai d’une fonction sociale féminine restreinte à la sphère domestique : économie domestique, soin des enfants, élégance de la toilette. Cependant, il n’est pas rare de trouver des exposés historiques, des réflexions littéraires et des cours de sciences techniques. Cet article se propose d’analyser la manière dont les rédactions de presse féminine investissement le champ des sciences techniques et comment elles le présentent à leurs lectrices. Comment justifient-elles le fait d’instruire les femmes dans une société qui leur nie toute capacité d’abstraction ? Comment présentent-elles les notions d’astronomie, de physique, de mathématiques ? Présentent-elles des modèles de femmes scientifiques comme Émilie du Chatelet ? Se font-elles l’écho des découvertes d’Ada Lovelace ou de Marie Curie ? Le corpus sélectionné pour la présente étude s’étend de la presse féminine de la monarchie de Juillet (le Journal des femmes, le Journal des demoiselles) à la presse quotidienne de la fin du XIXe siècle (La Fronde), une fois l’instruction des filles rendue obligatoire. Nous nous arrêterons également sur la presse féminine d’obédience féministe des années 1860, le Journal pour toutes, d’Eugénie Niboyet.