L’entretien qui suit a été réalisé le 27 mars 2025. Marcelline Bonneau travaille pour « Résilia Solutions » en tant que consultante. Elle a accepté de répondre à nos questions dans le cadre d’une enquête concernant les communs en design.
1. Formation et situation professionnelle
Tristan Le Dem1 : Bonjour, Marcelline Bonneau. Je vous remercie de m’accorder de votre temps pour réaliser notre enquête sur le design et ses pratiques. Notre entretien, qui va porter sur le design et les communs, comporte quatre volets. Pourriez-vous tout d’abord nous dire quelques mots sur votre formation et le type de structure (université, école, entreprise…) dans laquelle vous travaillez actuellement ?
Marcelline Bonneau : « Résilia Solutions » est une société unipersonnelle de type Société à responsabilité limitée. Concrètement, je suis indépendante et travaille en tant qu’experte ou consultante, seule ou en partenariat. Je réponds parfois à des appels à projets ou appels d’offre, appels à experts ou suis sollicitée directement.
J’ai une maîtrise en langue et civilisation russes de l’INALCO, un DULCO en langue et civilisation polonaises de l’INALCO, un Master en politique publique européenne de UCL (Londres), et un Master en gestion de l’environnement de l’ULB (Bruxelles).
2. Rencontre avec les communs
Tristan Le Dem : Notre présente enquête porte sur les communs et le design. Pour le design, les communs semblent surtout impliquer le partage de connaissances informatiques ou numériques — dans le cas de l’open design — et le partage de connaissances pratiques — dans le cas du design écosocial, par exemple.
À quelle occasion vous êtes-vous intéressée à cette question des communs ? De quel type de commun s’agissait-il ?
M.B : Je me suis particulièrement intéressée à cette question-là lors d’un changement de vie professionnel et personnel. J’ai eu l’occasion de participer à divers événements et projets liés à cette thématique, comme le Forum Camping, le projet URBACT REFILL, … et d’autres projets sur l’innovation sociale ou les grassroot initiatives qui pouvaient y être liés.
http://resilia-solutions.eu/tag/social-innovation/
http://resilia-solutions.eu/tag/grassroots-initiative/
http://resilia-solutions.eu/tag/temporary-use/
3. Origine des communs
T.LD : L’élaboration d’un commun implique toujours un collectif et un partage de compétences et de savoir-faire, d’où notre idée que, à l’origine des communs, il y a un besoin insatisfait, voire une souffrance. Qu’est-ce qui, à votre avis, préside à l’avènement de communs en design ?
M.B : La libération du temps, physique/concret de cerveau pour avoir l’opportunité de participer à ce genre de projets.
4. Commun et tiers-lieu de recherche
T.LD : Les précédentes décennies ont vu fleurir des hackerspaces, puis des mackerspaces — sous forme de FabLabs, par exemple. Dans le cadre de notre enquête, imaginons un commun qui réunirait designers, chercheurs et usagers au sein d’un tiers-lieu dédié à la recherche pratique et théorique en design. S’il existait, participeriez-vous à ce type de commun ?
M.B : Les dix dernières années m’ont montré que je suis fascinée par ces activités et ces mouvements. D’un point de vue professionnel, je m’implique dès que j’en ai une occasion : je partage, je relaye, je mets en contact.
Au niveau personnel, cependant, je manque de temps et d’intérêt. Pour le temps, je souhaite aussi pouvoir profiter de mes week-ends pour lire, danser, réaliser des plantations… Au niveau de l’intérêt, je n’ai finalement pas de projets qui sauraient être développés dans des Fablabs ou assimilés. Mon partage de connaissance a lieu par d’autres plateformes, par exemple si je cherche une technique de couture ou cuisine : soit directement par amis (ou amis d’amis), soit par des plateformes de prêt/échange (peerby).
5. Conclusion
T.LD : Y a-t-il un point sur lequel vous souhaitez revenir ? Un autre que vous souhaitez aborder ?
M.B : Non.
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Tristan Le Dem est étudiant en Master 2 « Design, Arts, Médias », à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, promotion 2024-2025. ↩