Entretien avec Marie Rolland
Justine Cremillieu

Propos reccuili par Justine Cremillieu

Le Musée des Arts Décoratifs de Paris consacre une pièce dédiée aux rapports entre design et artisanat. Dans le cadre d'un projet de recherche s'inscrivant dans notre cursus de Master Design, Métiers et industries d'Art, nous sommes allés à la rencontre de plusieurs designers. Notre objectif est de se saisir du processus de collaboration entre designers et artisans d'art afin de comprendre la création d'objets uniques témoignant de savoir-faire singulier.

Échange entre la designer-artisanale Marie Rolland et Justine Cremillieu, étudiante en première année de master parcours métiers et industries d’art à l’Université Jean Monnet de Saint Étienne.
Cet entretien avec Marie Rolland, a eu lieu le mercredi 14 décembre 2022, dans son studio/atelier au 27 rue saint Paul, à Paris. Cet entretient vise à comprendre la relation entre métiers d’art et design. Marie Rolland nous partage son parcours, ses créations et sa vision des métiers d’art et du design.

Justine Cremillieu1 : J’ai pu lire que ta formation à l’école Boulle t’a amené à avoir aujourd’hui ton propre studio de design artisanal. Quel lien fais tu entre design et artisanat ?

Marie Rolland2 : C’est très difficile de se qualifier, maintenant on est plus forcement designer ou artisan. On est vraiment un mix entre les deux. Moi je me considère comme cela. Donc j’ai fais des études de métier d’art dans l’artisanat d’art en menuiserie en siège et quelques années dans le design. L’idée était de mélanger tout ça et d’être designer non pas pour l’industrie mais pour l’artisanat. Tout en ayant une pratique au sein de l’atelier, une recherche et un développement de nouveaux matériaux ; ainsi qu’en collaborant avec d’autres artisans. Designer artisanal représente assez bien ce nouveau type de design qui met en valeur les métiers d’art via le design et le design via les métiers d’art.

J.C : Avant tu étais spécialisée dans la menuiserie (le bois) mais maintenant tu utilises divers matériaux. Comment est ce qu’on appréhende des matériaux que l’on ne connait pas et que l’on a jamais étudié ?

M.R : L’idée c’était de faire de la menuiserie en siège pour comprendre le squelette de la création. L’ADN du meuble, comment est-ce qu’on va venir le construire, comment le penser intelligemment pour en faire quelque chose de durable, quelque chose qui va vivre avec nous. La chaise c’est le meuble qui nous suit depuis la nuit des temps et qui nous suivra jusqu’à la fin des temps. On le côtoie au quotidien, c’est un des meubles le plus complexe, par rapport à l’ergonomie, à la résistance.
Le bois m’attirait, je trouve que c’est une matière assez sensuelle et sensible. Elle raconte une histoire, elle va vivre son histoire avec la nôtre et donc je me suis dit que ça pourrait être intéressant d’apprendre et de commencer par là.
L’idée était de se former à la menuiserie en siège sans être menuisière en siège à la fin, mais pour comprendre l’ADN de la création et ensuite décliner ça sur d’autres meubles et d’autres matériaux.
J’ai eu beaucoup de chance de me retrouver dans un atelier avec un maître d’atelier très ouvert qui nous à pousser à expérimenter, à aller dans d’autres ateliers. Toujours s’inspirer de la tradition pour aller vers l’innovation.
Il fallait trouver cet équilibre, quand j’étais à l’école je passais beaucoup de temps dans les autres ateliers mais j’étais frustrée de ces frontières (entre design, métiers d’art).
À la suite de mon diplôme, j’ai fait une année de résidence à l’école Boulle qui s’appelait le MAD, ça a été l’année déclic, je voulais vraiment aller dans les ateliers et partir découvrir des savoir-faire, collaborer avec d’autres artisans. Chaque année, des métiers d’art disparaissent, des savoir-faire rares ou très riches d’une empreinte territoriale passent sous silence.
Je suis donc allée travailler en collaboration avec d’autres artisans tout en recherchant et en expérimentant de nouvelles matières pour mettre en application ces techniques traditionnelles d’artisanat d’art que j’ai appris.

Se former au quotidien pour faire évoluer. Briser les frontières entre les différents métiers et essayer de créer de nouvelles choses pour innover avec d’autres artisans, d’autres savoir-faire. Donc je me suis engagée dans un tour de France des métiers d’art. Je vais au cœur de chaque région, chercher des nouvelles matières premières et des nouveaux savoir-faire.
Au départ c’est parti par « parlons français », une marque que j’avais co-fondé quand j’étais étudiante à l’école Boulle. C’est une maison d’édition d’accessoires de design artisanal pour l’homme et la femme. Conçu et produit à Paris. Il y a eu également un tour de France des métiers d’art. On allait au cœur de chaque région. Collaborer avec des artisans et faire des co-création, des collaborations pures et dures. C’est à dire qu’il y avait des contrats d’édition ou au moment des éditions les artisans touchaient des Royaltees en plus de la somme qu’ils avaient récupéré pour la création. Il y avait des doubles signatures, l’artisan était au même titre que le designer.
Malheureusement on a fait qu’une seule étape de notre tour de France qui a été coupé par la pandémie et ensuite la marque s’est arrêtée. Mais c’était vraiment quelque chose qui me tenait à cœur et donc j’ai voulu poursuivre dans mon studio de création, j’ai attaqué Mon tour de France avec comme première escale la Camargue.

Les matières locales, le sel et les roseaux. Deux matières qui font la singularité du territoire et les savoir-faire des sauniers (les artisans qui travaillent et récoltent le sel) et des sagneurs (les artisans qui travaillent et cultivent le roseau).
Si je prends l’exemple des sagneurs : Il sont très peu aujourd’hui à exercer encore ce métier et le plus jeune à 70 ans. Il n’y a malheureusement pas de repreneur, car on ne communique pas autour de ces métiers. Le problème c’est qu’en décoration, en architecture, en aménagement d’intérieur, en artisanat on va se servir des roseaux qui viennent de Chine alors qu’il y en a sur le territoire français. Donc l’idée c’est de revenir à Paris, mettre en avant ces savoir-faire, créer des collections rééditées qui partent en galerie d’art ou sinon qui sont auto éditées par l’atelier et ensuite, communiquer un maximum que ce soit auprès d’un public d’acheteurs, de clients mais surtout auprès d’un jeune public.

J’ai toujours voulu entreprendre dès le plus jeune âge c’est-à-dire être étudiante entrepreneur, mélanger et mixer études et recherches. J’ai donc fait vieillir mes matériaux pour en faire du mobilier, afin de sortir le sel de ce dont on a l’habitude de voir.
Je me suis aperçue que le plus intéressant serait de les mettre en lumière, c’est là où des collaborations se créent. On va essayer de trouver l’artisan parfait pour travailler, pour collaborer. Quelqu’un qui a envie aussi de sortir de son atelier traditionnel pour venir collaborer et essayer de faire innover son métier. Donc j’ai contacté Marion Clavier, que j’avais rencontré quand nous étions étudiantes. Elle étudiait à l’ENSAAMA Olivier de Serre en vitrail et moi j’étais dans mon année de résidence à Boulle. L’institut national des métiers d’art et le musée des arts et métiers avaient réuni 4 écoles, une vingtaine d’élèves au total, pour collaborer autour de l’exposition Futur en transmission. On avait créé des vitraux flexibles en granulats de pneumatique au lieu d’utiliser du plomb. Donc on est carrément dans les enjeux actuels parce que le plomb risque malheureusement d’être interdit d’ici très peu de temps, il va falloir trouver des alternatives. Le duo fonctionnait assez bien. Dans un duo il faut un équilibre et arriver avec sa singularité afin de la mettre au service de l’autre, on doit avoir une même direction de départ.
Lorsque j’ai voulu mettre les vitraux en lumière, je l’ai recontacté. L’idée du projet était de réussir à trouver des techniques pour monter ça comme un vitrail traditionnel au final mais avec des nouveaux jeux de textures, de lumière, de matières…

J.C : Et tu n’as pas peur par exemple que la fabrication de meuble (destiné à nos intérieurs) en sel se dégrade avec le temps, l’humidité ?

M.R : Alors je stabilise ma matière. C’est-à-dire qu’elle ne reste pas brute malgré l’apparence que ça pourrait avoir. Tout est associé avec des résines bio-sourcées, les plus naturelles que l’on peut trouver sur le marché. Cela permet de pérenniser la matière. Il n’y a aucun risque par rapport à l’humidité.
Elle va juste travailler par exemple sur les vitraux, les plombs vont se cristalliser, ils vont blanchir avec le temps mais la matière ne va pas du tout être altérée. Par exemple, les pierres de sel ne vont pas évoluer mais ce sont les éléments autour. Sur la lampe « André » qui rend hommage au travail du maître sagneur, toute la structure est en métal recouverte d’une feuille de cuivre dorée, donc avec la proximité du sel la structure devient au fur et à mesure verte, bleutée. Elle va s’oxyder, c’est ce que je trouve intéressant, voir comment le paysage d’un objet va raconter son histoire à son tour. On peut voir le produit au moment de sa création, et 6 mois plus tard ou 10 ans plus tard il n’aura pas du tout le même aspect.

J.C : Chacun de tes objets racontent une histoire, ils dégagent quelque chose de très poétique. Est - ce intentionnel ?

M.R : C’est intentionnel oui, ça me fait plaisir que tu le vois ! J’ai trois mots d’ordre : J’aimerais avoir un design ludique, affectif et poétique. Il faut que l’objet puisse raconter une histoire aussi à son tour. Ça va bien plus loin que montrer de la technique ou juste faire du beau. L’idée c’est de combiner tout ça, d’avoir un design qui soit intelligent, innovant, durable et qui va évoluer en répondant aux enjeux actuels. Ce qui me tient vraiment à cœur également est de faire un design avec une riche empreinte territoriale. Mais à côté il faut qu’il reste fun, qu’il soit vivant et qu’il raconte son histoire. Qu’on puisse rêver en faite. Parce que finalement en travaillant avec des matières qui font rêver, l’objet doit le faire à son tour.

J.C : Et comment teintez-vous le sel ?

M.R : Alors l’idée c’est de reprendre les couleurs que l’on peut retrouver dans les vues du ciel des différents salins. Donc on a notre gamme colorée à plat . On récupère le sel blanc ou gris en fonction des salins, une fois qu’on récolte le sel l’algue qui est présente sur place qui teinte les bassins disparaît. Et donc nous on va avec des pigments venir recréer les nuances. La lumière peut passer sans altérer la couleur. On a mis au point des petites nouveautés avec des doubles couleurs. Le fond de la pièce est teintée d’une couleur et tout le relief d’une autre.

J.C : Vous pouvez le décliner à l’infini en gardant la gamme de couleur ?

M.R : Exactement, c’est notre point de départ mais après on peut travailler sur d’autres projets. Par exemple, lorsqu’on était à Bruxelles, on a aménagé toute une pièce en s’inspirant de l’art nouveau bruxellois (la tradition locale, à Bruxelles le vitrail raconte une histoire). On récupère juste notre façon de faire avec des parties texturées en sel tout en gardant la matière qui fait l’histoire du lieu.

J.C : Donc c’est uniquement de la résine il n’y a pas du tout de verre ?

M.R : Il n’y a pas de verre par rapport aux températures de fusion on ne pouvait pas avoir dans les mêmes pièces le verre et le sel, car le sel fond.
Mais de temps en temps on récupère des pièces en verre, toujours transparentes, inspirées des motifs cathédrale donc très texturés.

J.C : Si j’évoque l’hybridation qui peut être un mélange de plusieurs matériaux où les collaborations entre artisanat design ou même le mélange de technologie et de manuel… Dans tous tes projets il y a une collaboration. Est ce vraiment important de collaborer pour toi ?

M.R : J’y pense presque tout le temps. Des fois elle est visible et elle est présente. Soit c’est une collaboration directe avec un artisan soit c’est une collaboration indirecte, je vais raconter l’histoire d’un artisan. On va hybrider nos savoir faire, lui dans son atelier m’a montré pendant des heures et des heures comment il travaille. L’idée après c’est de prendre une partie de son savoir faire le mixer avec le mien et voir comment créer quelque chose à une nouvelle échelle.
C’est un peu au cœur de ma démarche, que ce soit l’hybridation des savoir faire ou l’hybridation des matériaux.

J.C : Peux tu me parler davantage de ce vase fait avec du pneu ?

M.R : Alors c’est de la poudre de pneu. Du pneumatique qui a été broyé pour en faire de la poudre. On s’en sert beaucoup pour faire des airs de jeux pour enfants, des terrains de foot.
L’entreprise m’a contactée et le challenge était de l’amener au sein de l’habitat. Essayer de créer une matière vertueuse. Je l’ai alors transformé pour faire des fragments lunaires, des cratères lunaires. Cette matière est assez surprenante, elle n’est pas odorante, on dirait une sorte de pierre mais au touché qui est molle et si on la lance par terre elle rebondit.
J’ai façonné chaque pièces à la main, elles sont totalement uniques malgré le fait qu’elle soit éditées en série. Le pneu est purement industriel mais je le façonne artisanalement en petite série au cœur d’un atelier. On peut voir le contraste lié avec la matière de départ. C’est un pur déchet dont on a du mal à se débarrasser et on crée un vase pour accueillir un bouquet.

J.C : Est ce plus simple de travailler seule et de collaborer ensuite avec d’autres personnes ou alors aimerais-tu plus de personne au sein du studio ?

M.R : Je ne dirais pas que c’est plus simple. Je me suis lancée en tant que designer nomade dès le début en créant une micro entreprise et en allant faire un peut de free-lance à droite à gauche. Il y a deux ans, j’ai fondé la société, j’ai pris un atelier au village Saint Paul et pour l’instant comme la société est assez jeune je travaille seule tout en collaborant avec d’autres artisans. J’essaye d’avoir de temps en temps des stagiaires à qui transmettre. J’aimerais vraiment agrandir l’équipe avec une démarche de transmission mais aussi pour toute la partie commerciale. Lorsque tu es entrepreneur tu dois être un couteau Suisse, il faut tout faire. Il faut pouvoir gérer le site internet, les commandes, la partie commerciale. Toutes les parties annexes qui ne font pas parti de notre métier, mais on les apprend sur le tas. Sur une semaine de travail tu passes 4 jours à faire ça et peut être une journée à l’atelier alors que c’est le cœur de ton métier.

J.C : C’est compliqué de ne pouvoir se reposer sur personne, il t’arrive de vouloir abandonner ?

M.R : C’est les montagnes russes un jour t’es en haut du pic, un jour t’es au plus bas et l’idée c’est de remonter le plus vite. Trouver des nouveaux clients, trouver quelque chose qui va te stimuler parfois ça peut être la publication d’un article, un prix que tu gagnes, un super contrat et d’autres fois pendant un mois ça va stagner tu vas avoir du mal à avoir des gros contrats ça va être que des petites pièces voilà il faut réussir à trouver l’équilibre, réussir à se faire connaître aussi par le grand public.

J.C : Tout se passe dans ton atelier ?

M.R : 90% se passe ici. Sinon ça se passe dans des ateliers temporaires qui sont à plus grande échelle pour les gros chantiers. Je veux avoir un atelier avec les portes un maximum ouvertes. Pour faire vivre l’atelier et le faire découvrir. Ça ne se passe pas toujours dans les galeries ou les musées il faut aussi que ça se passe au cœur de la maison. J’ai ressenti cette frustration de ces ateliers portes fermées ou on garde tous les petits secrets ou on n’accueille pas le public mais c’est comme ça que certains savoir faire disparaissent.

J.C : Ton atelier se situe dans le Village Saint Paul à Paris, pourquoi s’être installée à Paris ?

M.R : Alors je viens de Montpellier, depuis toute petite j’avais envie de vivre à Paris. Je voulais vivre dans une grande ville et je suis très attachée à la France. J’ai fait l’école Boulle ce qui m’a amené à Paris. Les opportunités au début quand tu te lances, il faut être honnête se passent à Paris. J’essaye de rentrer au maximum dans le paysage parisien, par exemple avec l’obtention du label « fabriqué à paris ».
Saint Paul c’est l’endroit idéal, il y a une émulsion artistique. On trouve des galeries d’art, des antiquaires, des artisans, des artistes, un architecte, un fabriquant de papier peint… C’est assez inspirant, surtout le fait d’être autant au calme pour Paris.

J.C : Quel à été ton plus beau souvenir dans toute ta carrière ?

M.R : J’en ai plusieurs. Je pense que la chose la plus magique finalement c’est quand j’étais étudiante. La première fois qu’une chaise que j’ai dessinée est sortie et que j’ai pu m’asseoir dessus et là j’ai ressenti une émotion très forte, j’avais ma petite larme à l’œil. Tu te dis bon bah on peut partir de quelque chose de très brut et le transformer en quelque chose d’intéressant, d’intelligent, d’ergonomique, de beau je l’espère.
Il y a aussi les rencontres, comme la rencontre avec le public. La découverte d’un produit, lorsqu’on m’a dit : « je ressens quelque chose en voyant ce mur, en voyant ces paysages » c’est quelque chose qui m’a beaucoup touchée. Puis aller à la rencontre des artisans, écouter leurs histoires, je passe toujours des heures dans les ateliers à écouter, à regarder, à observer le geste.
Ce qui m’a beaucoup marqué en début d’année, c’est lorsque j’ai reçu le prix du FD100. Être reçue à l’Élysée grâce à la création d’une pièce qui s’est faite au cœur d’un petit atelier parisien et d’être au milieu de tous ces gens qui m’ont donnés envie jeune de faire ce métier, m’a fait quelque chose.
En faite c’est une multitude de souvenirs. C’est une histoire que tu écris mine de rien. Tu racontes une histoire à travers tes objets mais toi t’essayes aussi d’écrire la tienne.

J.C : Enfin j’aimerais avoir ton avis sur l’évolution des rapports entre art design et artisanat ?

M.R : J’espère que les frontières vont officiellement se briser. Pour moi ces frontières n’ont pas lieu d’être. Qu’est ce qui fait la différenciation entre de l’art, du design et de l’artisanat ? Que ce soit via la collaboration, via l’inspiration, la fonctionnalité…
Pour moi c’est une question d’équilibre, on doit s’ouvrir à une nouvelle façon de percevoir, pour évoluer vers un nouveau futur. Je pense que ça peut être le moment de créer de nouveaux métiers également. Faire rêver, parce qu’on en a besoin plus que jamais.
Mine de rien 2020 a été un déclic. Je ne vois pas comment on pourrait revenir en arrière dans tout les cas et tant mieux. Il faut du design artisanal, du design industriel, de l’artisanat pur et dur. Il ne faut pas uniquement des collaborations, car il y a des artisans qui ont de l’or dans les mains mais dans le trait de crayon aussi, en soi ils sont designers en même temps. C’est pour ça que c’est difficile d’avoir des qualifications. Comment est ce qu’on a envie de se faire percevoir au monde ce n’est pas évident. Je sais que j’ai mis du temps avant de trouver designer artisanale et je vois que ça commence à être repris de plus en plus et ça me fait plaisir que je ne sois pas la seule à me reconnaître dans ce monde là.
Mais après ce qui n’est pas évident c’est que ce sont des statuts qui ne sont absolument pas reconnus par l’état. Trouver un statut ce n’est pas évident, le faire comprendre au monde ça l’est encore moins.


  1. Justine Crémillieu est étudiante en Master 1 « Design, métiers et industries d'art », Université Jean Monnet, Saint-Etienne, 2022-2023. 

  2. Marie Rolland est une designer artisane basée à Paris